jeudi 11 décembre 2008

L’EAU EN ALGÉRIE: De quoi sera fait demain?


L’Algérie du futur se construit aujourd´hui; chercheurs, scientifiques, politiques et techniciens doivent agir en synergie afin d’assurer la durabilité de nos ressources.
Le développement socioéconomique d’un pays, d’une région, est un objectif principal de tout gouvernant. Hélas, cela affecte inévitablement les ressources d’eau tant sur le plan de la qualité (pollution domestique et industrielle) que sur celui de la quantité (augmentation de la consommation).
L’Algérie, comptant plus de 36 millions d’habitants et se trouvant dans une région semi-aride, est un des pays du Bassin méditerranéen qui souffrent de la pénurie d’eau. La pluviométrie y est irrégulière et sa distribution hétérogène. Si la région de Collo (Est) reçoit plus de 2000mm/an, les régions de l’Ouest marquent moins de 400mm/an alors que le Sahara (trois quarts de la superficie du pays) reçoit moins de 100mm/an. Les écoulements y sont ainsi caractérisés par une irrégularité saisonnière et interannuelle importante et par une violence et une rapidité des crues.
La gravité des problèmes d’envasement des barrages, les changements climatiques, l’exploitation irrationnelle et la pollution font que la quantité d’eau utilement mobilisée est beaucoup plus réduite. L’Algérie occupe actuellement un rang mondial important parmi les pays touchés par le stress hydrique et s’il n’y aura pas de démarches réelles et plus efficaces, elle souffrira encore plus à l’horizon 2020/2025.
Nous donnons quelques chiffres sur nos ressources, les données étant en perpétuelle évolution.

Les eaux naturelles
Ressources en eau superficielles estimées à 17.2 Milliards de m3/an dont 12 Milliards de m3 dans les régions nord (10 Milliards en écoulements superficiels et 2 en ressources souterraines) et 5.2 Milliards dans les régions sahariennes (0.2 Milliard en écoulements superficiels et 5 en ressources souterraines).
Tenant compte de la sécheresse des 25 dernières années et des changements climatiques, ces chiffres pourraient être revus à la baisse, en particulier pour les eaux superficielles. Il est à noter au vu des potentialités en eaux souterraines du Sud (plus de 40.000Milliards de m3), celles-ci devraient être beaucoup mieux exploitées; en puisant 10 Milliards m3/an de ces eaux, nous aurons une autonomie de 4000 ans!
Ressources en eaux superficielles mobilisables comptant 59 barrages en exploitation, permettant de régulariser 2,8 Milliards de m3/an avec une capacité de stockage de l’ordre de 5,8 Milliards de m3; 400 retenues collinaires (47 millions de m3/an) et 160 en réalisation; 13 barrages permettant de mobiliser à l’horizon 2009 un volume régularisé de 1Milliard de m3/an avec une capacité de 1,8 million de m3; à l’horizon 2009/2010, nous aurons 72 barrages avec une capacité de 7,6 Milliards de m3, le volume régularisé ne serait que de 3,8 Milliards de m3/an.

Infrastructures et indicateurs de service (Alimentation en eau potable).
Quelques données sur les capacités actuelles: capacité de production installée 2400 millions m3/an; capacité de traitement des eaux superficielles 3 millions m3 /jour; linéaire total des réseaux d´adduction et de distribution 80.000km; capacité de stockage 5 millions m3; production moyenne 1700 millions m3/an (23% à partir des barrages); pertes totales 20 à 35%.

Les eaux non conventionnelles.
Les eaux usées: réseau d´assainissement 38 000km en 2008 et 21.000km en 1999; taux de raccordement au réseau 86% en 2008 et 72% en 1999; volume des eaux usées rejetées, 750 millions de m3/an; nombre de stations en exploitation 57 (36 à boues activées et 21 lagunage); capacité d’épuration 90 millions m3/an en 1999, 270 millions en 2005, 350 millions en 2008 et plus de 600 millions en 2010.
Les eaux saumâtres/salées: l’Algérie a 1200km de côte, ce qui laisse présager d’énormes possibilités. La sécheresse qui a touché le pays en 2001, avait poussé le gouvernement à dresser un grand programme de dessalement avec la participation du ministère des Ressources en eau et du secteur industriel (Algérienne energie compagnie AEC) par la réalisation de 13 usines (dont deux déjà en fonctionnement, Arzew et Alger) qui totaliseraient une capacité d’environ 2.260.000m3/j. Ces projets sont montés selon le modèle «BOO», mode de financement sans recours garantissant leur succès et leur rentabilisation.
Cette quantité d’eau dessalée sera insuffisante et il faudra au moins doubler le volume (5millions m3/j à l’horizon 2015) pour sécuriser les populations côtières et mieux distribuer l’eau des barrages (agriculture, industrie...)

Indicateurs, Objectifs du développement du millénaire (ODM)
L’Algérie est l’un des rares pays d’Afrique à avoir atteint les ODM; cela doit nous réconforter, mais surtout nous inciter à tendre vers les 100%. Le taux de raccordement à l´eau potable est de 78% en 1999, 92% en 2007 et 93% en 2008; la dotation moyenne de 123litres/habitant/jour en 1999, 160 en 2007 et 165 en 2008; la fréquence de distribution de l´eau pour les 1541 communes de 45% en 1999, 70% en 2008 quotidienne, 18%, 1 jour sur 2 et 12% 1 jour sur 3 et plus. Cette dotation a bien progressé, mais reste encore faible comparée par exemple au taux d’électrification des foyers au niveau national (98% en 2008). Seuls 10 à 15% reçoivent de l’eau 24h/24h!

Gestion/gouvernance
L’Algérie s’est dotée d’une loi sur l’eau en 2005. Sa mise en application nécessite près de 44 décrets (sans compter les arrêtés et circulaires) dont la majorité est déjà promulguée.
Il faudra penser à améliorer le dispositif juridique, les instruments modernes de gestion de l’eau et la réforme du cadre organisationnel du secteur de l’eau, en tenant compte des autres ministères (agriculture, industrie) et des nouvelles données tant nationales qu’internationales.
Il est à noter qu’une vision globale et durable de la ressource en eau doit tenir compte des potentialités du pays, du respect des écosystèmes aquatiques et de l’environnement.

Des stratégies et défis pour l´avenir.
Si la pénurie d´eau est provoquée en partie par l´inéluctable accroissement démographique et la répartition inéquitable des ressources, l´être humain y contribue en polluant et gaspillant le peu de ressources parfois existantes.
Il faudrait aujourd´hui réunir tous les savoirs, toutes les compétences qui, par des solutions ingénieuses et novatrices, permettraient de bâtir de nouvelles politiques susceptibles de relever les défis qui nous guettent et d’assurer le progrès et le développement socio-économiques de notre pays afin de faire partager à nos concitoyens les fruits de la croissance.
Les installations hydrauliques (barrages, réservoirs, canalisations d’adduction, usines de traitement des eaux potables, des eaux usées, des eaux industrielles, stations de pompage, réseaux urbains...) sont des réalisations très coûteuses, longues à réaliser et devant durer longtemps. Il est surprenant de constater que l’on y investit beaucoup d’argent, mais très peu dans les ressources humaines en particulier la formation des hommes spécialisés.
La formation dans le domaine de l’eau (techniciens, ingénieurs) mérite toute l’attention, nous interpelle et nous incite à poser des questions telles que: quels sont les métiers de l’eau? Quelles compétences demande l’utilisateur? Quels sont les: employeurs existants ou potentiels? Quels sont les besoins réels?
L’Algérie a fait le choix stratégique de s’ouvrir vers l’Europe et le monde. Nous sommes engagés afin d’assurer la réussite de notre pays, en le préparant à rallier la scène internationale. L’Algérie a rejoint les rangs, elle a de l’ambition; elle a compris et admis que l’accès à l´eau et à l´assainissement de qualité et en quantité suffisante, est désormais reconnu comme un droit fondamental de l´être humain. La rareté de l’eau en Algérie est une donnée admise; l’Algérie se situe, de ce fait, parmi les pays les plus pauvres en matière de potentialités hydrauliques, elle est en dessous du seuil théorique de rareté fixé par la Banque mondiale à 1000m3/ha/an.
Les ressources en eau iraient en diminuant si une politique plus audacieuse n’est pas mise en place. Nous devrons allier la rigueur, faire preuve d´imagination, d’ingéniosité et de créativité pour ne pas manquer encore une fois la chance qui nous est offerte par la politique nationale pertinente.
Gérer l’eau de manière raisonnable est devenue une nécessité impérieuse; elle exige une bonne administration et requiert l´implication de chaque secteur de la société dans le processus de décision. Cette politique sectorielle et intersectorielle doit être intégrée dans tous les secteurs économiques et sociaux (santé, éducation, agriculture, industrie, tourisme).
L’Algérie du futur se construit aujourd´hui; chercheurs, scientifiques, politiques et techniciens doivent agir en synergie afin d’assurer la durabilité de nos ressources.
Nos objectifs sont ambitieux (conjuguer une draconienne protection de nos ressources à une solide performance économique) et dignes de l’Algérie, pays qui a toujours relevé les défis et je serais, certes très heureux avec tous mes concitoyens de pouvoir les relever.
Il est important de souligner les efforts considérables faits ces dix dernières années et la volonté des différents responsables à tous les niveaux.

(*) Professeur/Directeur de recherches à l’Ecole nationale polytechnique, Alger
Ahmed KETTAB (*)

Source :http://www.lexpressiondz.com/article/8/2008-12-10/58612.html

jeudi 4 décembre 2008

Quand l'olive pollue et menace la Soummam


Les bassins versants de la Soummam offrent d’impor¬tantes ressources hydrauliques dont l’ex¬ploitation a permis de développer une multitude d’activités économiques.
L’Oued Soummam, est un cours d’eau d’une importance capitale aussi bien pour l’homme que pour la faune et la flore. Cependant, l’augmentation des installations industrielles, le développement du secteur agricole et l’extension des zones urbaines provoquent une dégradation rapide et in¬contrôlée de la qualité des eaux du bassin, remettant en cause ses usages actuels et surtout futurs.
Cette dégradation atteint des niveaux très critiques lors des campagnes d’activités des huileries, à cause de l’im¬portance de la charge polluante générée par les huileries d’olives.
L'huile d'olive, dont la saveur, dit-on, renferme l'humeur de la terre généreuse, ne rend pas à sa mère nourricière tous les bienfaits qu'elle lui doit. Rien, en effet, de plus polluant que les sous-produits de la trituration des olives, les margines, qui souillent la nature. Elles sont bien plus nuisibles que les eaux usées "un mètre cube de margine équivaut à la pollution engendrée par 1200 habitants" notent les experts. Déversées directement sans aucun traitement dans les oueds et les canalisations, les margines menacent la nappe phréatique. Elles colmatent le sol, asphyxient et brûlent les organismes vivants.
Au niveau de la vallée de la Soummam la situation devient carrément dangereuse de moment qu’il n’y a aucune précaution pour protéger les nappes phréatiques et tout l’écosystème en général de ces margines qui ce déversent à ciel ouvert et sans aucun traitement, primaire soit-il.
L’attention de tout le monde et surtout celle des autorités est attirée, pour prendre en charge ce problème d’une manière rapide et efficace car une catastrophe risque de se produire bientôt.

lundi 24 novembre 2008

L’habitat durable en Algérie


La première maison bioclimatique sera rurale
Le prototype, conçu et réalisé par le Centre national d’études et de recherches intégrées du bâtiment (Cnerib) en collaboration avec le CDER (Centre de développement des énergies renouvelables) a été sélectionné dans le cadre d’un concours lancé par le programme MED-ENEC (Mediterranean Energy Efficiency in Construction Structure) en 2006. Le projet sera réceptionné dans moins d’un mois.par dz.com qui n’est pas considéré comme étant un nom de domaine algérien.

La surconsommation de l’énergie fossile accentuant les émissions atmosphériques de gaz à effet de serre (GES) mais également le fait que le bâtiment soit le premier poste de consommation de l’énergie – 40% du bilan énergétique annuel est consommé par ce secteur. Cette consommation, qui a triplé durant les trois dernières décennies dans le bassin méditerranéen et il est prévu sa multiplication par le même facteur d’ici l’an 2025, a impulsé chez les chercheurs, algériens cette fois, l’idée de repenser la maison de demain. Le deal étant de concrétiser via matériaux et équipements “durables” l’efficacité énergétique dans le secteur de la construction. Cette première expérience concerne dans un premier temps la maison rurale qui se verra conférer un nouveau concept, celui de l’habitat durable intégrant l’architecture bioclimatique dans sa conception.
Il faut dire qu’à l’heure où les sociétés modernes en sont à réaliser des “éco-quartiers”, déjà très présents en Europe du Nord (Comme BedZed : Beddington Zero Energy “fossil” Development, nom futuriste donné au quartier défavorisé situé au sud de Londres) et des villes vertes et ont développé, comme c’est le cas en Allemagne, le concept insolite “Bepos” (bâtiment à énergie positive), l’Algérie est loin derrière et accuse un retard certain dans le domaine du développement durable. C’est dire le peu d’intérêt encore accordé par les pouvoirs publics aux avancées technologiques dans le secteur de la construction notamment. Néanmoins, la maison témoin conçue par le Cnerib et retenue par le programme de l’Union européenne qui en assure le financement, répond à trois principaux critères qui sont le potentiel pour la dissémination, le concept d’énergie et l’avantage environnemental.
Le premier critère est intéressant à plus d’un titre vu que le programme du million de logements lancé par le président de la République en 2000 prévoyait la réalisation d’au moins 450 000 logements ruraux, en partie subventionnés par l’?tat, le double objectif étant de freiner l’exode en “fixant” les populations rurales. En substance, les principales contraintes techniques imposées aux architectes bioclimatiques et aux techniciens ont essentiellement porté sur la mise en œuvre des mesures relatives à l’efficacité énergétique dans le bâtiment à travers l’application de la réglementation thermique, l’utilisation des énergies renouvelables et le développement de nouveaux matériaux et systèmes constructifs à haute qualité énergétique (HQE). L’augmentation fulgurante de l’activité de construction en Algérie (immeubles d’habitation, grands équipements...) n’est pas un moindre détail car “le secteur du bâtiment, comme le souligne M. Afra, premier responsable du Cnerib, est à juste titre celui où l’on peut économiser le plus d’énergie”.

Des impératifs tant technologiques qu’environnementaux
Pour rappel, en 2000, il y a donc de cela huit ans, le décret 2000/90 du 24.04.2000 portant réglementation thermique des bâtiments neufs était censé être appliqué immédiatement pour les bâtiments publics, contre 5 ans pour la construction individuelle. Rien n’en fût ! Alors que déjà bien plus tôt, soit en 1997 et 1999 – ce qui aurait dû faire avancer les choses – le Cnerib avait élaboré deux DTR (documents techniques réglementaires) y afférents. Il y est question d’atteindre l’efficacité énergétique via la maintenance du niveau de confort situé d’après l’OMS (Organisation mondiale de la santé) entre 18°C et 25°C . “Ce qui se résume, en des termes plus simples, à la recherche de la sobriété contre le gaspillage”, souligne M. Afra.
“Comment faire pour gérer les apports et les déperditions calorifiques tout en privilégiant le confort ?” et “quelles doivent être les caractéristiques mécaniques et chimiques du matériau de construction ?” ont, en outre, constitué la problématique de base du projet. En effet, la maison durable se devait de répondre à des impératifs tant technologiques qu’environnementaux par l’application des mesures passives, d’une part, et des mesures actives, d’autre part. Pour ce qui est des premières, il s’agit de l’orientation (le sud est privilégié pour limiter au maximum la facture énergétique), l’ombrage naturel (par les plantations), la ventilation naturelle, l’isolation de l’enveloppe, le double vitrage (qui divise par deux à trois, le flux de chaleur), l’éclairage naturel et les lampes à basse consommation (elles réduisent de 5 fois la consommation en énergie) et l’isolation optimale de l’enveloppe et de la toiture.

La brique de terre, la pierre, le gypse... des matériaux à valoriser
Pour ce qui est des matériaux, si celui en vogue dans les pays européens est le bois, pour ses qualités d’isolant thermique, en Algérie, ce sont les matériaux locaux tels que la brique de terre ou béton de terre stabilisé (BTS) et la pierre – les deux ne nécessitent pas d’énergie lors de leur extraction et fabrication puisque le plus souvent extraites de l’assiette en question – mais également le plâtre et le gypse qui sont privilégiés dans les pays de la rive sud. Le responsable du Cnerib estime que ces matériaux sont à valoriser et à développer davantage. La brique de terre, matériau de base de la maison durable, doit être utilisée dans un système constructif à base de maçonnerie porteuse chaînée – qui consomme moins d’eau, moins de sable et moins de rond à béton – par rapport à sa ductilité. “Ce système peut aller jusqu’au R+2 en zone III (zone sismique) avec une performance parasismique certaine – les poteaux ont une section de 15x15 contre 35x35 pour le système poteau poutre classique. Le chaînage n’est, par ailleurs, pas indispensable pour les régions du Sud !” précise notre interlocuteur. Les mesures actives concernent, en outre, le recours aux panneaux solaires (utilisation de l’énergie solaire) pour l’eau chaude sanitaire. Un serpentin est encastré dans le plancher de la maison pour la chauffer en hiver. Toutefois, le système s’inverse pour la rafraîchir en été. Intégrées dans le bâtiment, ces mesures permettent de réduire jusqu’à 50% la consommation énergétique, de préserver l’énergie fossile et d’atténuer les émissions de CO2. Quand on sait que celui-ci est aujourd’hui coté en Bourse ! Et si la maison durable requiert près de 10% d’investissement supplémentaire, il faut savoir que la facture énergétique est amortie sur les 10 ans à venir. La maison verte s’harmonise parfaitement avec son environnement. C’est ce que l’on devra conclure à la livraison en décembre prochain de la première habitation écologique algérienne. Gageons qu’elle intéressera plus d’un.

Nahla Rif
http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=103920

mardi 18 novembre 2008

EP.RI.S.E. 4ème édition

LA FACULTÉ DE MÉDECINE D’ORAN - LABORATOIRE DE BIOSTATISTIQUE -Unité de surveillance épidémiologique - lance une formation en épidémiologie des risques sanitaires environnementaux (EP.RI.SE 4ème édition) , Du 10 au 21 janvier 2009 à la Faculté de médecine d’Oran

En collaboration avec :
Le Ministère de l’Aménagement du territoire et de l’environnement
Et L’Agence Nationale de Développement de la Recherche en Santé (ANDRS).


Les professionnels concernés :

Les médecins, les biologistes, les ingénieurs en environnement, les techniciens supérieurs et autres professionnels intervenant dans le domaine de l’hygiène publique, de la santé publique et de l’environnement, souhaitant renforcer leur compétence dans l’analyse et la gestion des risques sanitaires liés à l’hygiène publique.

Durée de la formation : deux semaines
Les candidats doivent s’acquitter des frais d’inscription et de documentation

Pour tout renseignement, s’adresser au secrétariat du Laboratoire de Biostatistique
Tél et fax: 041 32 13 47

Dossier de candidature

• Fiche ou demande d’inscription
• Le curriculum vitae
• L’adresse postale avec le(s) numéros de téléphone
Le dossier de candidature doit être dressé avant le 15 décembre 2008 à l’adresse suivante :
EP.RI.S.E.
Laboratoire de Biostatistique
Faculté de Médecine d’Oran
BP 1510 Oran El M’Naouer 31000 Algérie
Tél et fax: 041 32 13 47
E-mail: biostat@biostat-oran.com
La session aura lieu du 10 au 21 janvier 2009 à la Faculté de Médecine d’Oran
(ex INESSM)

Le responsable du cours :
Pr. M. Bouziani


ÉPIDÉMIOLOGIE DES RISQUES SANITAIRES ENVIRONNEMENTAUX
Les risques sanitaires liés à la dégradation de l’environnement constituent une menace dans de nombreux pays, plus particulièrement dans certains pays en voie de développement. En Algérie, les phénomènes de pollution urbaine et les accidents de pollution des milieux physiques (eau, air…), se multiplient sans cesse. Par ailleurs, les mauvaises conditions d’hygiène dans les agglomérations favorisent la propagation de nombreuses maladies infectieuses et parasitaires.

De nombreux facteurs aggravent encore cette situation dans toutes les régions du pays. Il s’agit surtout de la dégradation de l’environnement urbain et périurbain, du peu d’intérêt accordé à l’hygiène publique et surtout à l’absence de formation dans les domaines de l’hygiène et des risques en santé environnementale.

Sachant que de nouvelles compétences sont requises pour appréhender et gérer les risques liés à la dégradation des milieux de vie, la formation envisagée dans le cours EPIRSE. se propose de combler ce déficit et d’apporter aux candidats des outils d’aide à la décision pour les problèmes des risques sanitaires liés à l’environnement.
Objectifs de la formation :

Le cours EP.RI.S.E. se propose :

1. D’initier les candidats aux outils et méthodes épidémiologiques utiles à la connaissance et à la gestion des risques sanitaires liés aux problèmes sanitaires environnementaux.

2. D’aider les candidats à identifier les problèmes de santé environnementale

Cette formation abordera essentiellement les domaines des risques sanitaires liés à la pollution urbaine et à la dégradation des milieux physiques.

Les thématiques :

• Les concepts : santé, environnement, écologie
• Environnement et santé environnementale
• Les risques sanitaires spécifiques
• Les pollutions de l’air, de l’eau et les déchets
• Hygiène et Sécurité alimentaire
• Les méthodes d’évaluation et de contrôle
des risques sanitaires : les indicateurs d’évaluation
• Les méthodes de surveillance
• L’environnement et la réglementation
• Les interventions de santé publique liées à
la pollution des milieux physiques.

Travaux dirigés :

La formation participative des candidats s’articule autour de travaux dirigés sur plusieurs thèmes :
• Gestion du risque infectieux lié à l’eau
• Analyse d’une enquête éco épidémiologique
• Gestion d’un risque de T.I.A.C.

mercredi 12 novembre 2008

Changements climatiques en Algérie : Des spécialistes tirent la sonnette d’alarme

L’avenir sur le plan climatique n’augure rien de bon pour l’Algérie. Des experts dans le domaine de la météorologie ont dressé hier un tableau noir de ce que seront les prochaines années dans notre pays.
Du fait qu’elle soit située dans le bassin méditerranéen, l’Algérie reste une région très vulnérable aux changements climatiques et catastrophes naturelles. S’appuyant sur des études scientifiques, les mêmes experts qui ont animé hier une journée d’étude météorologique au siège du ministère des Transports estiment que des pluies et des orages comme ceux qui ont caractérisé les régions de Ghardaïa ou Béchar seront de plus en plus fréquents. Mohamed Senouci, ingénieur en chef à l’Institut hydrométéorologique de formation et de recherche (IHFR), à Oran, et expert intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), soutient qu’il faut s’attendre à l’accentuation de ces phénomènes météorologiques, qui seront de plus en plus violents et dangereux. « Des études ont démontré qu’il y aura une aggravation de la désertification, des orages, de la pollution et autres phénomènes sur notre planète », a-t-il indiqué. Pour ce qui est de l’Algérie, « il faut s’attendre à une réduction de l’ordre de 20% en termes de précipitation dans les prochaines années », a-t-il précisé.
LES VAGUES DE CHALEUR VONT SE MULTIPLIER
Parmi les impacts potentiels en Algérie, le professeur Senouci citera les phénomènes violents (cyclogenèse, vagues de chaleur, tempêtes de sable), les impacts sur les ressources en eau, sur la production agricole et sur la santé. Il avancera également que le XXIe siècle sera caractérisé par une augmentation des températures, de l’ordre de 4°. « Ce qui sera fatal, a-t-il déclaré, pour 30% des espèces animales. » Cet expert préconise de mettre le paquet sur la prévention. Ainsi, a-t-il proposé, pour ce qui est des aspects à résoudre, de passer à la variabilité climatique régionale et locale, de faire des indices d’impacts du changement climatique, de passer des modes globaux aux scénarios d’impacts et de multiplier des collaborations régionales. Sur le plan politique, il faut, à ses yeux, passer de la gestion des crises à la gestion des risques, intégrer toutes les causes, les politiques sectorielles, les savoirs locaux et les indicateurs de suivi des stratégies. « Il faut, dans le cadre méditerranéen, instaurer une meilleure collaboration », a-t-il estimé.
L’intervention de Dahmane Boucherf du centre de climatologie de l’Office national de météorologie (ONM) n’est pas moins rassurante aussi. Evoquant le cas de l’Algérie, ce dernier a indiqué que celle-ci partage les mêmes tendances climatiques du bassin méditerranéen, soutenant qu’il s’agit d’une région des « plus vulnérables » à la variabilité et aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles. M. Boucherf a également donné un aperçu sur l’évolution des précipitations et des vagues de chaleurs du pays depuis les années 1930, avec quelques projections à l’horizon de 2020, estimant qu’il pourrait avoir, dans le futur, un maximum quotidien de précipitations dépassant la moyenne annuelle habituelle dans le sud du pays. De même que la sécheresse et les vagues de chaleurs devraient se multiplier, a-t-il indiqué, précisant qu’« il y aura une diminution des saisons de pluies et une augmentation des températures de l’ordre de 1° à 1,5° à l’horizon 2020 ». Pour sa part, le directeur général de l’ONM, Ferhat Ounnar, a axé son intervention sur les projets pilotes en cours de finalisation, visant la réduction de la vulnérabilité des zones urbaines aux catastrophes naturelles, citant quelques réalisations, comme l’installation de dix stations automatiques climatologiques dans la wilaya d’Alger, d’un système de réception de données satellitaires et d’un radar météorologique pour la mesure des précipitations à Dar El Beïda.
Par Rabah Beldjenna
Source El Watan du 28/10/2008

vendredi 7 novembre 2008

LE MAIRE ECOLOGISTE NOUS QUITTE .... ADIEU FATAH, ADIEU L'AMI

La vallée de la Soummam s’est réveillée sous le choc jeudi matin (06/11/2008) après la tragique nouvelle du lâche attentat perpétré contre notre ami Fatah, le président de l’APC de Timezrit (Béjaïa). Le maire qui rentrait d’une mission d’Alger à bord d’un véhicule de l’APC, accompagné de son chauffeur et du chef de parc de la commune, a été surpris dans un guet-apens dressé par un groupe armé sur la RN 12, à la sortie d’Adekar, plus précisément au lieu-dit «Alma-Izamaren» situé à moins d’un kilomètre d’un point de contrôle fixe de la BMPJ de Lambert et à quelques encablures de l’intersection menant vers Tifra-Sidi-Aïch et El Kseur. Marié et père d’un petit garçon de 4 ans, Chibane Fatah, âgé de 43 ans, a été élu à la tête de la municipalité le 29 novembre 2007.

Notre ami Fatah était un homme humble, simple, militant de la démocratie et de « l’écologie » ; sa dernière décision concerne l’arrêt de tout déchargement des déchets au niveau d’Ighzer Maassoum (voir la publication du vendredi 06 juin 2008 ; http://adelahfir.blogspot.com/2008_06_01_archive.html ) une décision que ces prédécesseurs n’ont pas osé prendre pour motif de l’inexistante d’un CET.
Plusieurs milliers de personnes l’ont accompagné au milieu de la journée de vendredi à sa dernière demeure au cimetière de son village natal de Sidi-Abdelhak et Timezrit s’est avérée exiguë pour contenir toute cette foule qui a tenu à rendre un dernier hommage à notre ami Fatah. adieu .......

De Fateh CHIBANE accompagné à sa dernière demeure.
Au cimetière du son village natal " Sidi Abdelhak"
De Fateh CHIBANE accompagné à sa dernière demeure.

De Fateh CHIBANE accompagné à sa dernière demeure.
Fatah se repose sous l'olivier.

samedi 1 novembre 2008

Pollution de l’oued Soummam : L’écosystème en péril



L’oued Soummam se meurt et son fragile écosystème est en péril. Les indices de pollution sont tels qu’il ne s’agit plus de chercher aujourd’hui à préserver sa faune et sa flore, réduites du reste à leur plus simple expression, mais à éviter à la santé publique des épidémies dévastatrices.

Et pour cause, la multitude de forages desquels s’alimente la population des communes riveraines est menacée de pollution car le risque de contamination des nappes phréatiques est, selon un hydraulicien, très élevé. Près d’une quinzaine de communes riveraines, d’Akbou à Béjaïa, en passant par Ouzellaguen, Sidi Aïch et El Kseur pour ne citer que les plus importantes, y rejettent leurs eaux usées, les margines de leurs huileries pendant les périodes d’olivaison ainsi que leurs ordures ménagères et industrielles. Les rejets finaux d’assainissement et les décharges d’ordures ménagères et industrielles se comptent par dizaines. « Les travaux d’aménagement d’une décharge intercommunale contrôlée à Gueldamane, dans la commune d’Akbou, dotée d’une enveloppe financière de 80 millions de dinars, et devant recevoir les détritus de cinq municipalités environnantes, ont été bloqués par des propriétaires terriens. Comme la direction des Domaines n’a pas eu d’interlocuteur pour l’acquisition du terrain, une procédure d’expropriation pour utilité publique est engagée », affirmera M. Djinni Smaïl, directeur de l’Environnement de Béjaïa. « D’autres projets de décharges contrôlées sont aussi à l’étude du côté de Tinebdar et El Kseur », ajoutera notre interlocuteur. L’extraction effrénée de sable réduit, d’autre part, de manière importante, la capacité du lit de l’oued à filtrer les eaux de ruissellement. Les responsables des bureaux communaux d’hygiène sont sur le qui-vive, notamment pendant la saison estivale, et veillent en permanence à la javellisation de l’eau destinée à la consommation afin de prévenir les maladies à transmission hydrique.

Prenant naissance au lieu-dit Ichoukar dans la commune d’Akbou, confluent des oueds Sahel et Bousselam, la Soummam est l’un des plus importants oueds d’Algérie serpentant la vallée éponyme sur une longueur de 65 km et finissant sa course en mer méditerranée. Au réchauffement climatique ayant réduit ce fleuve en un ruisseau en été, s’ajoute la perte de l’apport en eau de l’un de ses plus importants affluents, l’oued Boussellam en l’occurrence, retenu par le barrage de Tichi-Haf. « Seule une vanne écologique coule en permanence. Les forages existants seront affectés toutefois à l’agriculture dès que le transfert des eaux du barrage sera effectif. Les sept réservoirs qui seront implantés dans le couloir Akbou-Béjaïa seront pleins 18 heurs sur 24 et régleront l’AEP des communes bénéficiaires », affirmera une source proche du projet.Une lueur d’espoir donc pour l’économie en général et l’agriculture en particulier de cette partie de la Vallée de la Soummam puisque l’irrigation des cultures maraîchères par les eaux de l’oued Soummam est interdite ces dernières années à cause justement de leur taux élevé de pollution. Sur les 65 unités industrielles que compte la commune d’Akbou, seule Cotitex est dotée d’une station d’épuration (STEP) opérationnelle.

Plus loin, en aval, « d’autres unités industrielles d’envergure, à l’image d’Alfaditex Remila et Cevital, ont des stations d’épuration performantes. Signalons aussi la réhabilitation de celle de Béjaïa ainsi que l’affectation de 200 millions de DA dans le cadre du PSD à la réalisation d’une station de relevage du côté du tunnel de Sidi Abdelkader devant recueillir les eaux usées de la haute ville de Béjaïa », nous fera remarquer le directeur de l’Environnement. En attendant la réalisation des décharges contrôlées projetées et des STEP prévues à Tazmalt, Akbou, Sidi Aïch et El Kseur, les crues hivernales de ce cours d’eau en agonie viendront comme d’habitude à sa rescousse pour déverser toute cette pollution en mer.

Par H. Aït El Djoudi
Source: El Waten du 26/07/2008 http://www.elwatan.com/Pollution-de-l-oued-Soummam-L

vendredi 6 juin 2008

Décharge Ighzer Maassoum ( Limite Timezrit - Sidi Ayad)

Ighzer Maassoum est la limite naturelle de la commune de Timezrit avec celle de Sidi Ayad.
Jadis, c'etait un site paradisiaque.
Ce n'est plus le cas aujourdhui ! verifiez de vous même........











Poteau électrique qui menace à Imezouagh Cne Timezrit


Un poteau en plien centre du village Imezouagh qui menace la vie des villagois. Sans commentaire. Esperant que les autorites interviennent avant la catastrophe.

mercredi 28 mai 2008

Village El Kallaa Neth yemmel -Bgayet









Terre, Histoire, Sang et Dignité.

LE CYCLE DE L'EAU

Sur la Terre, l'eau est la seule substance qu'on trouve dans ses trois phases à l'état naturel : solide (glace, neige), liquide (eau liquide) et gazeux (vapeur d'eau).

Malgré le fait que le pourcentage de vapeur d'eau dans l'atmosphère est faible (0 à 4 % de la composition de l'atmosphère), la quantité d'eau est étonnamment grande et elle joue un rôle prépondérant dans le transport d'énergie autour de la planète. On a déjà calculé qu'il y a, au-dessus de l'Amérique du Nord, environ six fois plus d'eau transportée par l'atmosphère que par toutes ses rivières combinées.
L'eau s'évapore, se condense et se précipite continuellement dans un cycle infini qui entraîne d'énormes échanges d'énergie.

L'eau s'évapore de toutes les étendues d'eau, depuis la simple flaque jusqu'aux océans. De l'eau s'évapore aussi de la végétation : on parle alors d'évapotranspiration. Lorsque la quantité de vapeur d'eau dans l'atmosphère devient suffisamment grande, la vapeur se condense sur des particules en suspension dans l'air pour former les nuages. Les nuages précipitent éventuellement sous forme de pluie, de neige ou de grêle. L'eau qui est libérée retourne au sol où elle est absorbée par la végétation ou ruisselle vers les rivières et les fleuves si elle n'est pas absorbée par le sol. L'eau peut également percoler (pénétrer lentement dans le sol) vers les couches les plus profondes pour alimenter la nappe phréatique et le système des fleuves et des rivières.


Comment le cycle de l'eau transporte-t-il de l'énergie?

L'eau utilise l'énergie du Soleil pour s'évaporer. Les molécules d'eau doivent absorber une grande quantité d'énergie afin de pouvoir s'arracher d'une surface d'eau et se retrouver sous forme de vapeur dans l'atmosphère. Cette énergie est ensuite libérée lorsque la vapeur se condense et retourne à l'état liquide. L'énergie présente dans la vapeur d'eau a toutefois eu le temps de voyager, parfois sur de grandes distances, avant d'être relibérée par la formation des nuages (condensation) et la précipitation.

Source : http://galileo.cyberscol.qc.ca/InterMet/eau/cycle_eau.htm

vendredi 23 mai 2008

La Planéte Terre en danger

• L’une des conséquences du réchauffement planétaire sur le quelles s’accordent les scientifiques est la montée du niveau des océans. Deux phénomènes engendrent cette élévation :
1. L’augmentation du volume de l’eau due à son réchauffement (dilatation thermique) ;
2. L’ajout d’eau supplémentaire provenant de la fonte des calottes glaciaires continentales.
Ainsi, l’élévation prévue du niveau de la mer est de 18 cm à
59 cm (source : 4éme rapport du GIEC). Elle pourrait être de
2 mètre en 2300.

• Des nombreux animaux arctiques, dont les ours polaires et certains types de phoques pourraient disparaître au cours des vingt prochaines années en raison des effets du réchauffement climatique de la planète
• Les changements climatiques ont des conséquences sur chaque personne et chaque chose. La sagesse populaire dit que le consommateur moderne est fautif. L’usage de la voiture, les maisons bourrées d’appareils ménagers, le chauffage central, la climatisation et le fait d’oublier d’éteindre les lumières quand on quitte la maison produisent des effets négatifs.
• Une étude sous la direction du professeur de géologie Kenneth Miller montre que le niveau des océans a augmenté deux fois plus rapidement au cours des 150 dernières années que lors des cinq millénaires précédents. En moyenne, ce niveau s’accroît désormais de deux millimètres par an contre un millimètre auparavant, précisent les chercheurs, à l’issue de 15 ans de travaux.

L'homme & le climat


" L'homme, blanc en Europe, noir en Afrique, jaune en Asie et rouge en Amérique, n'est que le même homme de la couleur de climat" GEORGE LOUIS BUFFON.

mercredi 21 mai 2008

Échoués dans le désert


Pour commencer je voudrais partager avec vous cette magnifique oeuvre de Saint Exupéry extraite de "Échoués dans le désert".


Échoués dans le désert de Libye après leur accident d'avion, St Exupéry et Prévot, son mécanicien, ont tenté pendant plusieurs jours de trouver une oasis. Épuisés et assoiffés, ils croient vivre leurs dernières heures.

Je me suis déjà trop déshydraté. J'ai tant marché, avant-hier, et hier quand j'allais seul.
Je creuse une fosse dans le sable, je m'y couche, et je me recouvre de sable. Mon visage seul émerge. Prévot a découvert des brindilles et allume un feu dont les flammes seront vite taries. Prévot refuse de s'enterrer sous le sable. Il préfère battre la semelle. Il a tort.
Ma gorge demeure serrée, c'est mauvais signe, et cependant je me sens mieux. Je me sens calme. Je me sens calme au-delà de toute espérance. Je m'en vais malgré moi en voyage, ligoté sur le pont de mon vaisseau de négriers sous les étoiles. Mais je ne suis peut-être pas très malheureux...
Je ne sens plus le froid, à condition de ne pas remuer un muscle. Alors, j'oublie mon corps endormi sous le sable. Je ne bougerai plus, et ainsi je ne souffrirai plus jamais. D'ailleurs véritablement, l'on souffre si peu... Il y a, derrière tous ces tourments, l'orchestration de la fatigue et du délire. Et tout se change en livre d'images, en conte de fées un peu cruel... Maintenant que je ne crois plus en ce qui m'entoure, je me retire chez moi, je ferme les yeux et je ne remue plus un cil. Tout ce torrent d'images m'emporte, je le sens, vers un songe tranquille, les fleuves se calment dans l'épaisseur de la mer.
Adieu, vous que j'aimais. Ce n'est point ma faute si le corps humain ne peut résister trois jours sans boire. Je ne me croyais pas prisonnier ainsi des fontaines. Je ne soupçonnais pas une aussi courte autonomie. On croit que l'homme peut s'en aller droit devant soi. On croit que l'homme est libre... On ne voit pas la corde qui le rattache au puits, qui le rattache, comme un cordon ombilical, au ventre de la terre. S'il fait un pas de plus, il meurt.
À part votre souffrance, je ne regrette rien. Tout compte fait, j'ai eu la meilleure part. Si je rentrais, je recommencerais. J'ai besoin de vivre. Dans les villes, il n'y a plus de vie humaine.
Il ne s'agit point ici d'aviation. L'avion, ce n'est pas une fin, c'est un moyen. Ce n'est pas pour l'avion que l'on risque sa vie. Ce n'est pas non plus pour sa charrue que le paysan laboure. Mais par l'avion, on quitte les villes et leurs comptables, et l'on retrouve une vérité paysanne.
On fait un travail d'homme et l'on connaît des soucis d'homme. On est en contact avec le vent, avec les étoiles, avec la nuit, avec le sable, avec la mer. On ruse avec les forces naturelles. On attend l'aube comme le jardinier attend le printemps. On attend l'escale comme une Terre promise, et l'on cherche sa vérité dans les étoiles.

Je ne me plaindrai pas. Depuis trois jours, j'ai marché, j'ai eu soif, j'ai suivi des pistes dans le sable, j'ai fait de la rosée mon espérance. J'ai cherché à joindre mon espèce, dont j'avais oublié où elle logeait sur la terre. Et ce sont là des soucis de vivants. Je ne comprends plus ces populations des trains de banlieue, ces hommes qui se croient des hommes, et qui cependant sont réduits, par une pression qu'ils ne sentent pas, comme les fourmis, à l'usage qui en est fait. De quoi remplissent-ils, quand ils sont libres, leurs absurdes petits dimanches ? Moi je suis heureux dans mon métier. Je me sens paysan des escales. Dans le train de banlieue, je sens mon agonie bien autrement qu'ici ! Ici, tout compte fait, quel luxe !
Je ne regrette rien. J'ai joué, j'ai perdu. C'est dans l'ordre de mon métier. Mais, tout de même, je l'ai respiré, le vent de la mer.
Mais je crois en cette caravane, qui se balance quelque part, dans le désert.
Nous avons donc marché encore, et tout à coup j'ai entendu le chant du coq. Puis j'ai eu une dernière hallucination : celle de trois chiens qui se poursuivaient. Prévot, qui regardait aussi, n'a rien vu. Mais nous sommes deux à tendre les bras vers ce Bédouin. Nous sommes deux à user vers lui tout le souffle de nos poitrines. Nous sommes deux à rire de bonheur !
Mais ce Bédouin et son chameau, qui viennent de se démasquer de derrière le tertre, voilà que lentement, lentement, ils s'éloignent. Peut-être cet homme est-il seul. Un démon cruel nous l'a montré et le retire... Et nous ne pourrions plus courir !
Un autre Arabe apparaît de profil sur la dune. Nous hurlons, mais tout bas. Alors, nous agitons les bras et nous avons l'impression de remplir le ciel de signaux immenses. Mais ce Bédouin regarde toujours vers la droite...
Et voici que, sans hâte, il a amorcé un quart de tour. À la seconde même où il se présentera de face, tout sera accompli. À la seconde même où il regardera vers nous, il aura déjà effacé en nous la soif, la mort et les mirages. Il a amorcé un quart de tour qui, déjà, change le monde. Par un mouvement de son seul buste, par la promenade de son seul regard, il crée la vie, et il me paraît semblable à un dieu...
C'est un miracle... Il marche vers nous sur le sable, comme un dieu sur la mer...
L'Arabe nous a simplement regardés. Il a pressé, des mains, sur nos épaules, et nous lui avons obéi. Nous nous sommes étendus. Il n'y a plus ici ni races, ni langages, ni divisions... Il y a ce nomade pauvre qui a posé sur nos épaules des mains d'archange.
Nous avons attendu, le front dans le sable. Et maintenant, nous buvons à plat ventre, la tête dans la bassine comme des veaux. Le Bédouin s'en effraie et nous oblige, à chaque instant, à nous interrompre. Mais dès qu'il nous lâche, nous replongeons tout notre visage dans l'eau.
L'eau !
Eau, tu n'as ni goût, ni couleur, ni arôme, on ne peut pas te définir, on te goûte, sans te connaître. Tu n'es pas nécessaire à la vie : tu es la vie. Tu nous pénètres d'un plaisir qui ne s'explique point par les sens. Avec toi rentrent en nous tous les pouvoirs auxquels nous avions renoncé. Par ta grâce, s'ouvrent en nous toutes les sources taries de notre cœur.
Tu es la plus grande richesse qui soit au monde, et tu es aussi la plus délicate, toi si pure au ventre de la terre. Tu n'acceptes point de mélange, tu ne supportes point d'altération, tu es une ombrageuse divinité... Mais tu répands en nous un bonheur infiniment simple.

Quant à toi qui nous sauves, Bédouin de Libye, tu t'effaceras cependant à jamais de ma mémoire. Je ne me souviendrai jamais de ton visage. Tu es l'Homme et tu m'apparais avec le visage de tous les hommes à la fois. Tu ne nous as jamais dévisagés et déjà tu nous as reconnus. Tu es le frère bien-aimé. Et, à mon tour, je te reconnaîtrai dans tous les hommes.
Tu m'apparais baigné de noblesse et de bienveillance, grand seigneur qui as le pouvoir de donner à boire. Tous mes amis, tous mes ennemis en toi marchent vers moi, et je n'ai plus un seul ennemi au monde.