mercredi 26 mars 2014

Ecologie et présidentielle: Les pesticides, un bon thème électoral

La campagne électorale commence à atteindre sa vitesse de croisière en continuant à s’appuyer sur un discours qui privilégie la dimension politique et les aspects économiques et sociaux qui lui sont associés. L’écologie est absente de ce discours, le constat en a été fait. Pourtant, ce ne sont pas les thèmes sensibles qui manquent.Mais cela demande au préalable un travail d’information et de sensibilisation qui est rarement entrepris, sauf sur les problèmes directement perceptibles par la population et qui se résument actuellement à la gestion des déchets parce que personne ne veut avoir une décharge, quelle que soit son appellation, dans son voisinage.
Les risques imperceptibles, porteurs de dangers plus grands, comme l’impact des pesticides utilisés dans les activités agricoles ou chez soi, sont ignorés. Il est très rare de lire dans la presse une information qui concerne ces risques, et quand cela se produit, aucune suite n’est donnée. En novembre dernier, la direction de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Tipasa avait ouvert une enquête pour déterminer les causes et circonstances de la mort de près d’un quintal et demi de poissons mulets au niveau de l’oued Damous, à l’extrême est de la wilaya. Les engrais et pesticides utilisés au niveau des serres agricoles disséminées sur les berges de ce cours d’eau n’étaient pas étrangers à cette mortalité. Au sud du pays, l’annonce d’incursions imminentes de criquets pèlerins renforce le sentiment de crainte devant les risques liés aux pesticides, quand on sait que la lutte antiacridienne met dans la nature une grande quantité d’acridicides, déposés dans des lieux appropriés dans l’attente de l’offensive ou épandue au sol pour faire face à l’arrivée des essaims. Autre raison de s’inquiéter : le stockage des produits périmés, dont une partie a été classée « polluants organiques persistants ». Ce sont des substances qui, introduites dans la chaîne alimentaire, peuvent provoquer, selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), chez l’animal et l’homme des cancers, des anomalies dans l’appareil reproducteur, ainsi que des lésions des systèmes nerveux et immunitaires. Ces polluants sont pris en charge par la Convention de Stockholm, adoptée en mai 2001, sous les auspices du Pnue. Le Programme national de gestion des déchets spéciaux (PNAGDES), valable sur dix années (2003-2013), a prévu de les éliminer à fin 2013, en même temps que tous les stocks de déchets spéciaux. Le passage de l’agriculture extensive à l’agriculture intensive, imposé par la réduction de la surface agricole utile (à cause de l’avancée du béton) et les considérations de rendement (la loi du profit), a conduit à accroître l’utilisation des engrais et des pesticides. Le marché des pesticides, qui était fortement encadré au plan juridique et limité à quelques opérateurs publics, a vu surgir de nouvelles sociétés privées difficilement contrôlables avec une part d’informel telle qu’elle empêche la traçabilité indispensable pour ce type de produits. On sait que la Commission européenne a pris une mesure de restriction, pendant deux ans, à compter du 1er décembre 2013, de l’utilisation de trois produits chimiques (la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame) utilisés dans des pesticides considérés comme responsables de l’hécatombe d’abeilles dans l’Union européenne. L’EFSA, l’autorité européenne de sécurité des aliments, a lancé une alerte sur deux insecticides néonicotinoïdes – l’acétamipride et l’imidaclopride – qui auraient une incidence sur le développement du système nerveux humain.
Une note qui rassure : selon les rapports officiels, l’Algérie s’est fixée comme priorité de développer et de généraliser, à fin 2012 – une échéance dépassée – les pratiques agricoles productives durables, en retirant les produits phytosanitaires toxiques et en encourageant des solutions naturelles moins polluantes et des méthodes alternatives basées essentiellement sur la lutte biologique. Source :http://www.reporters.dz/ecologie-et-presidentielle-les-pesticides-un-bon-theme-electoral/1359

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